Chaque année, la Nef finance des projets à dimension écologique, sociale et culturelle. Parmi eux, La Volumerie, une entreprise à missions sociale et environnementale qui donne une seconde vie aux scénographies récupérées dans des musées. Rencontre avec Alexandra Legros, cofondatrice de ce projet à mi-chemin entre culture et éco-conception.
Bonjour Alexandra, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je suis Alexandra Legros, scénographe et cofondatrice de La Volumerie avec Kévin Lemétayer, menuisier autodidacte.
Pouvez-vous nous parler de la genèse de la Volumerie ?
Kévin et moi nous sommes rencontrés en 2015 alors que j’effectuais un stage dans l’entreprise d’événementiel où il était salarié. Suite à cela j’ai obtenu mon diplôme mais les scénographes étant pour la plupart indépendants, j’avais du mal à trouver du travail en tant que salariée. J’ai donc décidé de me lancer en indépendante pour pouvoir collaborer avec d’autres scénographes.
Je suis rentrée dans la coopérative Élan Créateur pour être accompagnée et me constituer un réseau et j’ai répondu à mon premier appel d’offres, que j’ai remporté.
Celui-ci se limitait à de la conception, la réalisation étant dans les mains du service technique d’une commune. Cette collaboration s’est avérée complexe car le champ d’action des services techniques était assez limité. J’ai donc contacté Kévin, qui m’a proposé de réaliser les constructions les plus complexes. Par la suite, nous avons remporté un nouvel appel d’offres, il a souhaité changer de travail et c’est ainsi qu’est née La Volumerie.
Nous nous sommes développés au fil des années, d’abord au sein d’Élan Créateur puis en tant que SAS à missions à partir de 2021. Nous avons notamment bien fonctionné pendant la période du déconfinement. Là où nos concurrents avaient du mal à trouver de la matière première, nous savions que nous pouvions en trouver dans les musées. Nous avons donc pu être efficaces et produire beaucoup à partir de cette période. Ceci nous a permis de nous développer rapidement sur les deux dernières années : nous sommes passés de 3 salariés en 2021 à 10 en 2023.
Concrètement, que fait la Volumerie ?
Après nous être lancés, nous nous sommes rapidement rendus compte que les expositions temporaires des musées partaient la plupart du temps à la poubelle car les musées n’avaient pas d’espace pour les stocker ni les compétences pour les valoriser.
C’est à ce moment-là que nous avons décidé de donner une seconde vie à ces expositions en les démantelant pour fournir notre atelier en matière première et en offrant un relooking aux objets finis.
Ceci nous permet de réaliser des aménagements et du mobilier sur mesure pour des acteurs du secteur culturel, tels que des bibliothèques ou des opéras (l’Opera de Rennes, par exemple).
Nous sommes également contactés par des entreprises cherchant des aménagements au style particulier, plus convivial : salles de pauses, salles d’attente, bureaux éco-conçus, etc.
Nous sommes divisés en deux corps de métier : le bureau d’étude et notre atelier de menuiserie où travaillent des menuisiers décor (qui construisent les projets) et de valoristes (qui s’occupent de récupérer la matière première auprès de notre réseau, d’évaluer son potentiel et de la démanteler).
Comment la Nef vous a accompagné dans ce projet ?
Nous avons été candidats sur plusieurs concours desquels la Nef était partenaire et nous sommes en lien avec des acteurs de l’ESS tels que les Cigales, France Active et Bretagne Capital Solidaire qui nous ont conseillé la Nef pour notre financement.
Suite à notre départ de la coopérative Élan Créateur pour nous lancer en SAS, nous avions un besoin de trésorerie afin de nous développer et de recruter. Au vu de notre business plan nous avons pu solliciter un financement pour un besoin de fonds de roulement. C’est quelque chose auquel les banques ne répondent pas forcément et que la Nef a accepté facilement.
Comment se passe votre relation avec la Nef ?
C’est très plaisant car on se sent écoutés. Nous ne sommes pas une entreprise classique et Lucie, notre conseillère, s’est toujours démenée pour nous apporter des solutions là où d’autres banques plus traditionnelles auraient tendances à nous dire qu’elles ne comprennent pas notre métier ni nos problématiques.
Il y a une proximité, tout est très facile et nous ne sommes pas jugés sur les mêmes critères que les autres banques. Je recommande la Nef sans problème.
Quelles sont les perspectives d’avenir de La Volumerie ?
Nous allons chercher à nous agrandir. Nous sommes propriétaires de 3500m² de terrain à 30 min de Rennes avec plusieurs granges dont une qui accueille notre atelier. Aujourd’hui notre volume de production nécessite que nous agrandissions les murs afin d’accueillir de nouveaux projets et de nouveaux salariés.
Nous avons également remarqué que, bien que notre territoire d’action soit le Grand-Ouest, nous sommes sollicités sur toute le territoire Français. Nous cherchons donc à développer des “freechises” (franchises de l’ESS) pour trouver des acteurs locaux avec qui partager notre concept, nos compétences et nos contacts.
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