3 mois de confinement, 1 assemblée générale, près de 600 demandes de suspensions de crédit, 6 recrutements de banquiers itinérants… Ces quelques chiffres pour illustrer la richesse de l’activité de la Nef ces derniers mois.
L’un des événements marquants de cette période si bizarre de confinement était la tenue de l’assemblée générale de la Nef, en visio-conférence, le 16 mai dernier. Étant un établissement financier, la limite de tenue de l’AG n’est pas au 30 juin comme pour la plupart d’entre vous qui clôturez au 31 décembre, mais le 31 mai.
C’était donc un événement exceptionnel sur la forme du fait de la distance physique. Les sociétaires se sont mobilisés pour l’occasion, puisque 400 personnes ont participé derrière leur écran, là où l’on en compte en général 150 lors des AG en présentiel.
Mais c’était également une AG exceptionnelle sur le fond. En effet, une résolution a occupé une grande partie des débats, puisqu’elle concernait l’avenir de la Nef, vis à vis notamment du Crédit Coopératif. Le conseil de surveillance s’était déjà prononcé, fin 2019, pour la constitution d’une nouvelle équipe dirigeante pour la Nef en parallèle de la reconduction de M. Horenbeek comme Président du directoire. Et cette équipe de direction a souhaité accompagner sa nomination d’un plan d’entreprise, nommé Plan Phénix, qui prévoit, entre autres choses, le déploiement de l’offre et une extension du réseau commercial pour les pros, et un compte de paiement pour les particuliers. Plus globalement, ce plan vise à préserver les fondamentaux et ce qui fait que la Nef est unique, tout en la projetant dans un futur digital où une “vraie” banque éthique doit exister.
Le Crédit Coopératif de son côté, ne croyant pas à ce projet, a souhaité prendre la direction de la Nef en proposant également un projet. C’est donc bien entre deux projets que le conseil de surveillance s’était prononcé en septembre 2019, et c’est également pour évoquer ces deux projets auprès des sociétaires qu’une résolution a été proposée à l’AG cette année.
Le résultat (voir les résultats complets des votes de l’AG), sans équivoque, a confirmé la position du conseil de surveillance, à savoir la poursuite des travaux engagés par les équipes de la Nef depuis 2014 pour devenir une banque, certes différente, mais une banque autonome. La proposition du Crédit Coopératif a donc été rejetée par l’assemblée générale, et celui-ci a décidé qu’une fois actées ces divergences de vues, il convenait de prévoir une séparation entre les deux établissements.
Concrètement, qu’est ce que cela va changer pour vous?
Rien. La Nef poursuit toujours son souhait d’autonomie, mais n’est pas encore assez “grosse”, à l’échelle des standards du régulateur, pour prétendre poursuivre sa route seule. Elle va donc chercher de nouveaux partenariats, des alliances pour permettre la poursuite de ce projet singulier de faire de la banque différemment. Et d’ici à ce que ces synergies soient créées avec un nouvel acteur, la convention qui lie le Crédit Coopératif et la Nef s’applique. Donc la Nef poursuit son travail au quotidien, avec une croissance encore une fois importante de son activité (+40% sur les accords de crédit, et une collecte d’épargne qui chaque mois bat des records), et des projets dans les tuyaux, au premier rang desquels une nouvelle interface liée au compte courant pro.
Pendant ce temps l’activité continue…
Au milieu de l’agitation autour de cette AG, la crise liée au coronavirus a eu des effets divers sur vous, clients et sociétaires de notre coopérative.
Près de 600 d’entre vous, soit un quart du portefeuille total, ont sollicité et obtenu une suspension de leur crédit, cette mesure visant à soulager une trésorerie mise à mal par l’arrêt parfois total et brutal du chiffre d’affaires. Parmi les activités touchées, on peut citer le secteur culturel, la petite enfance, les bars et restaurants,… Et la Nef se fait fort de poursuivre son effort de soutien aux activités les plus durement touchées si les difficultés devaient perdurer.
Dans le même temps, des secteurs ont su tirer leur épingle du jeu, s’adapter, ou encore tout simplement ont reçu un écho plus favorable des consommateurs du fait de cette crise. On peut citer la filière biologique dans son ensemble et les circuits courts.
Par ailleurs, le portefeuille de la Nef est également constitué, outre la bio, de projets d’énergies renouvelables et de collectivités locales. Or ces deux secteurs n’ont pas connu de ralentissement conséquent de leurs projets et de leurs besoins.
Les sociétaires emprunteurs de la Nef ont ainsi su, pour beaucoup, traverser la crise et s’adapter. Parfois ils ont même pu accueillir de nouveaux clients ayant découvert une façon de consommer autrement. Espérons que ces pratiques nouvelles s’ancrent un peu plus dans le quotidien de chacun. Il convient cependant de rester prudent et vigilant car comme indiqué dans l’édito, les différentes mesures prises par l’Etat pour soutenir l’économie et les entreprises, si elles ont empêché une hémorragie, risquent d’impliquer des difficultés pour certains professionnels dans les prochains mois. À nous et à vous de resserrer les liens et de partager un maximum d’informations afin d’anticiper au mieux et trouver de nouvelles solutions ensemble. À ce sujet et pour conclure, la Nef a profité du confinement pour tester également les recrutements à distance, et nous avons ainsi pourvu 6 postes de banquiers itinérants pendant cette période, afin de combler des postes vacants, ou de créer ou renforcer des sites. Vous aurez donc l’occasion prochainement de faire connaissance avec vos nouveaux interlocuteurs à Nantes, Lille, Bordeaux, Montpellier, Valence, et Marseille.
Ivan Chaleil, directeur commercial et membre du directoire de la Nef