Chères et chers artistes,
Nous avons choisi cette année de rapprocher la Nef du monde de la culture et de l’art. En ces temps troublés, il nous a semblé que la société française avait encore plus besoin de « l’intelligence artistique » pour nous aider à regarder la réalité et celle de la Nef, en particulier. Il nous paraissait aussi important d’adresser au monde des arts un signe de notre proximité et de notre solidarité au moment où les budgets de la culture sont particulièrement visés par certaines politiques.
Vous avez été très nombreux, sociétaires, clients et sympathisants à saluer cette initiative et nous avons reçu près de 400 (oui, quatre cents !) candidatures d’artistes. De plus, la qualité et l’engagement étaient au rendez-vous. Le jury composé à parité de quelques belles personnalités des plus importantes institutions artistiques lyonnaises (1) et de membres de l’équipe de la Nef a eu le cruel choix de désigner 10 gagnants. Avant de les célébrer, le jury veut aussi remercier les 390 autres candidats. Le message des 400 a été bien reçu, on ne s’arrêtera pas là et vous pourrez compter sur la Nef pour poursuivre des collaborations.
Cette importante participation est en effet un message à tous sur la place de l’art aujourd’hui dans la société française.
Ces candidatures sont des témoignages précieux de la vitalité et de la diversité de notre scène artistique. Chaque proposition reçue reflète non seulement votre talent, mais aussi votre détermination à faire entendre votre voix dans un monde en perpétuelle évolution. Les échos de cet appel à projets nous disent aussi que nous avons, plus que jamais, besoin du regard des artistes pour comprendre et décrypter notre monde, la place que nous y occupons et le rôle que nous pouvons y jouer pour l’améliorer. Les bouleversements socio-politiques, la crise environnementale, les risques économiques pèsent sur nos vies collectives et sur chacun d’entre nous, mais ils rappellent également le rôle essentiel de l’art comme vecteur d’échanges, de réflexions et de rêves. L’art est un miroir qui nous renvoie notre identité, nos luttes, nos espoirs et nos aspirations. C’est pourquoi il est crucial que nous continuions à le défendre et à le promouvoir.
Les soutiens publics, la visibilité des artistes ou encore la valorisation de la création artistique au sein de nos institutions sont autant de sujets qui méritent une réflexion approfondie. Nous avons besoin d’un engagement réel et durable de la part de nos responsables politiques pour garantir que la culture soit perçue comme une nécessité fondamentale au bien-être de notre société. Nous avons aussi, en tant que banque éthique, à nous interroger sur notre rôle. Nous avons fait un premier pas dans notre recherche à mieux confronter nos mondes respectifs. Notre soutien ne passera pas par des sponsoring bruyants ou des photos de nos responsables avec des chèques géants à l’une ou l’autre fondation. D’abord nous n’en avons pas les moyens. Ensuite, ce qui nous intéresse surtout, c’est de nourrir notre réflexion à partir de la création artistique, de faire interagir nos mondes respectifs. Nous avons besoin des médias et d’une bonne information, nous avons besoin d’engagements militants et d’associations ou de coopératives pour faire avancer les idées.
Mais nous avons aussi besoin de la poésie, sous toutes ses formes contemporaines …
Merci à tous les candidats pour votre participation et votre passion qui rencontre notre besoin de poésie,
Bernard Horenbeek
(1) De gauche à droite sur la photo : Amandine Platet, responsable communication de la Nef, Julien Pavillard, coordinateur général et directeur artistique de la fête des Lumières et des grands événements de Lyon, Bernard Horenbeek, président du directoire de la Nef, Olivia Gaultier-Jeanroy, responsable de la programmation et des médiations au Musée d’Art Contemporain de Lyon, Morgan Labar, directeur général de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, Caroline Canton, chargée de communication à la Nef.
