Nous y voilà, l’année 2022 démarre et avec elle, les traditionnelles bonnes résolutions que nous avons trop souvent eu l’habitude d’abandonner au bout de quelques semaines (et même de quelques jours) et que, pourtant, nous reprenons chaque année en espérant que cette fois-ci sera la bonne.
Les sujets liés à l’écologie restent dans le peloton de tête des priorités des Français, aussi, nous nous sommes tournés vers Julien Vidal, fondateur du mouvement Ca Commence Par Moi et du podcast 2030 Glorieuses pour nous inspirer dans cet élan de la nouvelle année.
Voici donc quelques pistes pour faire de l’année qui vient un tournant dans notre participation à la construction d’une société plus durable et solidaire. Un grand merci à Julien pour ce partage !
Avant-même de se lancer, il est désormais évident que l’action individuelle ne sera pas suffisante pour nous permettre à l’humanité d’être à la hauteur des enjeux du 21ème siècle. Pour autant, les changements systémiques sont ainsi faits qu’ils sont initiés, nourris et validés par la récurrence et la massification des pratiques citoyennes. Individu et collectif sont intimement liés et s’autoalimentent. Agir est donc essentiel, à tous les niveaux…
Lier action et bonheur
Première piste : cerner la chose qui est la plus facile pour vous. Dans quoi êtes-vous à l’aise ? Quels sont vos hobbies ? En liant le démarrage de sa quête du changement avec ses désirs profonds, je pense qu’on met toutes les chances de son côté pour pouvoir commencer en douceur et accumuler suffisamment de confiance en ses capacités pour tenir dans la durée. La vie n’est pas une ligne mais un cycle, un perpétuel recommencement qui nous permet de saisir sans cesse une nouvelle opportunité de nous améliorer.
Il est essentiel que le changement soit un jeu, donc pas de panique si vous n’y arrivez pas du premier coup. L’important est de tenir dans la durée plutôt que de tout essayer de faire en même temps. Ce qui est formidable, c’est que chaque nouvelle journée est l’occasion de devenir une version encore meilleure de soi-même.
Regarder différemment le monde
Il suffit d’allumer la télévision ou la radio pour que, en quelques minutes, notre moral soit dans les chaussettes. Les programmes futiles succèdent aux mauvaises nouvelles. Pour agir avec enthousiasme, il est donc nécessaire de voir le monde autrement, avec plus de nuances, plus d’entrain. Diversifier ses sources d’information devient donc une urgence pour s’inspirer de ceux qui agissent au quotidien et proposent des alternatives à notre système. Plutôt que de continuer à vous informer uniquement auprès des médias qui font leurs choux gras des trains qui arrivent en retard, il est urgent de rééquilibrer notre « consommation » d’actualités pour voir le monde tel qu’il est vraiment : complexe, menacé mais aussi plein d’espoir.
Les médias alternatifs et indépendants sont nombreux : Le Drenche, L’Âge de Faire, Reporterre, La Relève et la Peste, Médiapart, Kaizen, We Demain, Usbek & Rica, etc. Sur Internet, des sites comme positivr.fr, onpassealacte.fr ou loptimisme.com seront des alliés précieux pour découvrir de nouvelles initiatives vertueuses ! Pour les documentaires et les podcasts, IMAGO TV va vite devenir votre nouvelle référence ! Véritable « Netflix éco-citoyen » cette plateforme cumule plusieurs centaines de contenus gratuitement pour vous aider à comprendre pourquoi il est si urgent d’agir tout en vous proposant des exemples d’alternatives concrètes à mettre en place sur tout le territoire pour remettre au cœur de nos vies et de nos villes plus de solidarité entre les êtres humains et plus de respect pour le Vivant dans sa globalité.
Reprendre le pouvoir de son argent
À l’échelle individuelle, la manière dont nous gérons notre argent pourrait être là où nous avons le plus gros impact sur la planète. Si l’argent était conçu au départ comme une monnaie d’échange reposant sur la confiance, il est aujourd’hui au cœur d’un système basé sur l’abus de confiance. Dans notre société où tout est fait pour nous donner envie de consommer toujours plus, nous nous laissons piéger par la publicité et ses innombrables tentations aussitôt obsolètes une fois assouvies. Une boucle infinie, raison même de la crise climatique actuelle. Pourtant, notre argent à tous alimente un circuit qui n’a rien de l’innocence du cochon rose en porcelaine… En ouvrant un compte en banque et en y virant nos revenus, en y plaçant nos économies, nous signons un chèque en blanc à ces institutions qui vont les prêter, les placer et les investir.
Que faire ? Reprendre le pouvoir de son argent bien sûr ! En commençant par le plus important : changer de banque. Pas la peine de tourner autour de pot, La Nef offre la possibilité de réduire drastiquement l’empreinte de son épargne tout en lui permettant d’avoir un impact vertueux puisque cet argent sera utilisé pour développer et soutenir des projets durables et engagés. C’est un modèle à démocratiser et en prenant des parts sociales de La Nef, vous donnerez la possibilité ainsi à cette coopérative bancaire pionnière de l’écologie et de la solidarité de changer d’échelle et de continuer à faire bouger les choses.
Et pour l’argent « de tous les jours », ce ne sont pas les solutions qui manquent. Monnaies locales complémentaires, campagnes de financement participatif, projets de soutiens pour les énergies renouvelables avec Énergie Partagée, les entreprises de l’ESS avec Lita.co ou de nouvelles installations paysannes avec Terre de liens, etc. vous avez l’embarras du choix.
Enfin, laissez le maximum de place au partage et à la gratuité dans votre vie future. Contrairement au message dominant, il n’y a pas forcément besoin de sortir la carte bleue pour exister. Prêter, emprunter, donner, réutiliser, upcycler, louer, voilà des mots qu’il va falloir mettre en avant dans l’économie du futur où les communs auront la part du lion.
Raconter le changement pour qu’il advienne
Enfin, l’action seule n’arrivera pas, j’en suis persuadé, à nous faire basculer dans le monde de demain. Nous devons également reprendre notre pouvoir de conteuse et de conteur. Car pour enfin passer à l’action, il faut d’abord visualiser ces opportunités. Ce ne sont pas des histoires fantasques que nous devons inventer mais des récits réalisables à condition qu’on ose les faire exister dans nos futures conversations ! C’est leur force : ils sont « performatifs ».
Comme le fameux « Je vous déclare mari et femme », le fait de faire émerger dans nos conversations des avenirs souhaitables où nous serions heureux et plus en harmonie avec la nature constitue la première étape fondamentale pour que cette société plus durable et solidaire existe. C’est le pouvoir de l’utopie, la vraie première pierre de toute révolution.
Et le mieux dans tout ça, c’est que chacun a son mot à dire. Ce changement d’ère nous donne à toutes et tous la possibilité de sortir du mode « pilote automatique » dans lequel nous a enfermé le système libéral. Plutôt que de suivre une autre promesse, même écologique, sans se servir de notre esprit critique, osons nous approprier les changements à venir pour vraiment décider de notre place. Comme le dit Matthieu Baudin : « il est temps de prendre au sérieux nos rêves pour en faire des stratégies ». C’est ainsi que les jours heureux où nous prendrons notre place parmi la nature, où nous nous ancrerons dans le moment présent, où nous tomberons amoureux du cosmos et tellement d’autres destins désirables qui sont encore à hauteur d’humanité, adviendront enfin. Et ce futur n’est sans doute plus si lointain…
Pour aller plus loin :
- Comment agir ensemble pour la planète ?
- Être écolo et heureux en même temps, c’est possible ?
- Anne-Sophie Novel : « Bien s’informer, c’est crucial pour notre santé mentale »
- Rapport Oxfam : La colossale empreinte carbone des banques françaises : une affaire d’État
- Rob Hopkins : « L’imagination va nous sauver »