On entend souvent parler des tiers-lieux, mais tant que l’on n’a pas profité de cette expérience collective, leur définition peut paraître un peu floue. L’objectif des tiers-lieux, c’est de rassembler au sein d’un même espace plusieurs activités différentes permettant de créer une dynamique au profit du territoire. Ces lieux sont souvent pensés par et pour les habitants. On peut y retrouver du coworking, une scène culturelle, des espaces du « faire » (ateliers partagés, Fablab, hackerspace), un bar, un jardin collectif, des projets solidaires et encore bien d’autres choses. L’avantage des tiers-lieux, c’est qu’il n’y a aucune règle hormis celle de créer un espace de vie à l’image du collectif qui s’en charge.
D’après l’Observatoire des tiers-lieux, on décompte pas moins de 3 500 tiers-lieux en France en 2023. Ils sont situés en majorité, dans 62 % des cas, en dehors des grandes métropoles. C’est donc un nouveau type d’économie qui se crée sur le territoire, via des lieux hybrides qui sont moteurs pour la vie locale et qui permettent la coopération et l’engagement citoyen.
La Nef partage donc bon nombre de valeurs avec ces projets. Leurs visions collectives : ces tiers-lieux sont souvent portés par des structures associatives ou coopératives. Une gouvernance partagée, qui implique toutes les parties prenantes du projet. L’expérimentation et le développement, qui sont au sein même de ces lieux de l’économie circulaire, de l’innovation sociale, de la transmission des savoir-faire et du lien social. La Nef a donc toute sa place dans leurs financements.
Récemment, j’ai eu la chance d’accompagner le collectif L’ECREVIS présent à Meythet en Haute-Savoie et c’est grâce à lui que j’ai pris conscience de ce qu’on appelle la force du collectif. Ses membres ont réussi le pari fou de mobiliser autour de leur projet une communauté de plus de 7000 personnes qui animent une vingtaine d’activités et d’événements chaque semaine.
Pour que ça marche, il y a dans la lecture de ces projets des critères qui sont synonymes de réussite. Ainsi, je porte une grande attention à plusieurs éléments : l’existence d’un collectif déjà bien vivant, l’implantation du collectif sur son territoire, la réponse à un besoin des habitants, l’équilibre du modèle économique et le soutien obtenu par les acteurs publics locaux.
L’avantage de la Nef, c’est que c’est justement le collectif qui nous anime. Les spécificités des tiers-lieux qui ont des modèles uniques, alternatifs et collectifs, moi ça me fait rêver !
Alors même si c’est plus complexe à appréhender, c’est avec grand plaisir que je les accompagne dans leur demande de financement.
Cet article a été rédigé par Flora Merindol, banquière itinérante, dans le cadre de la liste des financements 2023.
Photo principale : Les Halles de la cartoucherie – Remy Sirieix