La Nef est heureuse de nouer un partenariat avec Julien Vidal, auteur du mouvement Ca commence par moi, pour son podcast 2030 Glorieuses. Dans ses épisodes, Julien met en avant les acteurs et actrices du monde de demain qui incarnent les utopies réalistes dont nous avons besoin. Parmi eux, plusieurs projets financés par la Nef.
Nous avons interviewé Julien Vidal pour en savoir plus sur le podcast 2030 Glorieuses.
Julien Vidal a fondé le mouvement Ça commence par moi en 2016. Il en avait marre d’être “l’écolo relou” qui donne des conseils en sachant qu’il pouvait faire davantage. Après 7 ans de mission de volontariat et de solidarité internationale à l’étranger, Julien a pris conscience qu’il était temps d’agir pour les causes qu’il défend. À son retour en France, il s’est dit « Ça commence par moi ». Pendant 1 an, il a adopté 365 actions éco-citoyennes pour montrer qu’un mode de vie responsable et solidaire, c’est possible ! En exerçant son pouvoir d’influence de manière positive, bienveillante et transparente, sa communauté a rapidement grandi. Aujourd’hui, le site Ca commence par moi référence plus de 400 actions éco-citoyennes.
« J’anime le podcast 2030 Glorieuses qui est dans la continuité de Ca commence par moi depuis un an. Je trouve qu’il y a quelque chose à faire dans la mise en avant de celles et ceux qui ont décidé de porter le geste éco-citoyen.
Si on est simplement dans l’action, on finit par s’épuiser.
Si on se raconte des histoires qui montrent qu’on peut vivre mieux, ça nous donne l’énergie d’aller plus loin !
Je pars interviewer les gens qui ont décidé de faire des métiers qui sont pour l’instant originaux, et qui seront dans 10 ans complètement normalisés : des artisans upcycleurs, des directeurs d’association qui collecte des cartons, des maraîchers urbains, des maîtres composteurs etc. Ensuite, on part ensemble avec l’invité en 2030 Glorieuses et on imagine à quoi pourrait ressembler le monde de demain. »
© Manuel Vitali / Direction de la Communication
“Je me suis rendu compte que cette capacité à se projeter dans les utopies plutôt que les dystopies, était très difficile.”
“C’est l’accumulation de plusieurs choses. J’étais assez persuadé de savoir à quoi pouvaient ressembler les acteurs et actrices du monde de demain et comment on pouvait changer le système. Mais lorsque j’en parlais autour de moi, je me suis rendu compte que cette capacité à se projeter dans les utopies plutôt que les dystopies, était très difficile.
On est quand même dans une société où la pire insulte – en tout cas, moi je le vis comme ça – c’est d’être traité de bisounours. On est hors sol, on est des rêveurs et on n’est pas ancré dans la réalité. Ça vient notamment du milieu politique. En nous traitant de bisounours, il s’octroie la capacité à rêver et à raconter des histoires pour la société. Il nous a un peu dépossédé de cet outil qui me semble primordial.
Si l’action est juste avec elle-même, elle n’arrive pas à s’auto-entretenir. Elle a besoin d’un cap. Elle a besoin d’une histoire. La citation de Antoine de Saint-Exupéry m’a conforté dans cette idée. À chaque fois, je la cite à peu près : « Si tu veux faire construire un bateau à des gens, il ne faut pas leur apporter des outils, il faut leur donner l’envie de la mer ». Il le dit beaucoup mieux mais c’est cette idée…
« Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas des hommes pour aller chercher du bois, préparer des outils, répartir les tâches, alléger le travail mais enseigne aux gens la nostalgie de l’infini de la mer.» Antoine de Saint-Exupéry
J’avais l’impression d’avoir déjà apporté beaucoup d’outils qui permettaient de réduire notre empreinte et aussi de nous libérer de ce modèle qui nous rend malheureux, en mauvaise santé et qui crée des inégalités de richesse. Mais il manquait quelque chose. J’ai donc eu envie de créer ces récits qui donnent envie de la mer…”
« En général quand on rencontre quelqu’un pour la première fois, la question qu’on pose tout de suite c’est « et toi tu fais quoi dans la vie ? ». En France, on existe à travers notre emploi. C’est pour ça que le chômage est aussi mal vécu. Non seulement ça coupe les ponts sociaux, mais ça nous empêche d’avoir une identité et d’exister au regard des autres.
Les gens arrivent très bien à envisager la transformation de leur quotidien mais beaucoup moins au niveau professionnel. Quand je dis « demain on peut vivre une société solidaire et durable », ils ont l’impression qu’ils vont devoir enfiler leur salopette et retourner dans les champs…
« Alors qu’en fait les métiers de demain, il y en a beaucoup. »
Ça fait aussi partie de ces limitations que le système a implanté dans la tête des gens. Ils ont l’impression que de toute manière, si on veut que l’économie tienne, on ne peut pas vraiment changer parce que “écologie” ne peut pas rimer avec “économie”. “Écologie” ne peut pas rimer avec croissance. Et “écologie” ne peut pas rimer avec de nouveaux emplois. Alors que cette économie capte les richesses, les redistribue de manière complètement inégalitaire et réduit le nombre d’emplois. Ça devrait nous paraître évident que le fait d’adopter des modes de vie plus solidaires et plus durables va nous permettre de nous libérer économiquement, de mieux redistribuer la richesse et aussi de libérer notre créativité à travers l’emploi.
La porte d’entrée de chaque podcast, c’est un nouveau métier. Je suis persuadé qu’il faut proposer à celles et ceux qui nous écoutent tout un tas d’opportunités pour qu’ils se disent « Moi aussi j’adorerais laisser libre cours à mes talents, j’ai envie d’être en lien avec la nature, je vais être maraîcher urbain, j’adore tout ce qui est récupération, je vais devenir artisan up-cycleur… » »
En montrant ce qu’il y a derrière le rideau, derrière l’image, on les rend humains. On montre qu’eux aussi, ils ont galéré, eux aussi ils se sont cherchés et eux aussi ils ont souvent eu plusieurs métiers. Et à un moment, ils ont décidé de s’écouter. Depuis, il y a une forme d’évidence et une forme de mise en vibration avec leur intention professionnelle qui n’est pas seulement mesurable par des indicateurs froids. C’est aussi la rencontre avec des personnes inspirantes, l’exploration de leur talent et de leurs envies et l’impression de contribuer à quelque chose de plus grand.
« Si eux l’ont fait, à la fois ils sont extraordinaires et à la fois ils sont normaux.
Et ça veut dire que tout le monde peut le faire. »
“Avec la Nef, on a depuis longtemps pas mal de contacts sur tout un tas de projets notamment avec mon dernier livre « donner du pouvoir à son argent ». Je trouvais ça évident d’avoir un partenaire qui soit à l’origine du monde de demain, qui le soutient et qui comprend à quel point les gens aux profils atypiques et originaux, pouvant paraître risqués pour les institutions financières classiques, méritent d’être soutenus.
« Je cherchais plus qu’un simple partenariat financier »
Elle permet d’ouvrir en grand “le robinet du monde de demain” en proposant une aide financière, mais pas seulement, à celles et ceux qui portent des initiatives qui méritent de changer d’échelle.
C’est un gagnant-gagnant. Je pense qu’on va s’apporter beaucoup mutuellement. Je cherchais plus qu’un simple partenariat financier donc je suis très très content.”
Aujourd’hui 25 épisodes sont en ligne. Vous pouvez retrouver les interviews de Margaux Dufau, fondatrice des Astroliens, Bastien Massias de la Bergerie Urbaine, Benjamin Carboni, créateur de CleanWalker ou encore Charlotte Bazire, chargée de communication pour la Gonette…
Alors prenez vos écouteurs, branchez votre enceinte et découvrez des porteurs de projets inspirants !
Pour écouter les podcasts, c’est par ici ▶️ https://2030glorieuses.lepodcast.fr/
Chloé, chargée de communication à la Nef et Julien Vidal